Inspirations d’Islande

Il m’aura fallu quatre petites heures dûment savourées à contempler la grandeur du Québec, agrémentée par les côtes du Labrador et du Groenland, pour réaliser que nous commencions notre descente. Sitôt un dernier virage effectué et ces quelques nuages épars laissés derrière nous, au moment où l’appareil nous transportant depuis Montréal entame sa dernière droite vers l’aéroport international de Keflavik, à 50 km de Reykavik, la stupéfaction nous gagne.

Il aurait été difficile d’imaginer une telle contrée qui dépayse au premier regard, mais l’exercice est d’autant plus saisissant que la grandeur de l’endroit qui s’ouvre sous nos yeux en arrive à figer l’instant.

Cet instant, ce sont les paysages lunaires si caractéristiques des plaines magmatiques comme celle qui, paraissant infinie, déferle devant mon regard ébahi qui s’affaire à tenter de capter l’immensité du moment.

Cet instant, c’est la plus grande île volcanique au monde qui prend forme devant nous; c’est l’Islande.

Par temps clair, notre attention est vite détournée vers l’horizon où un sommet enneigé se dresse au loin. Un volcan sans doute. Serait-ce Snaefellsjökull tout droit sorti des écrits de Jules Verne et de son Voyage au Centre de la Terre ou encore peut-être Eyjafjallajökull qui créa l’émoi dans la presque totalité de l’espace aérien de l’hémisphère nord en 2010 lors de sa spectaculaire éruption? À ce stade-ci, nul ne sait. Quoi qu’il en soit, les deux sont situés en Islande et nous finirons bien par aller au fond des choses pendant notre périple. Voici donc quelques inspirations de ce périple, partagées pour vous :

 Eyjafjallajökull

Tout voyage en Islande se doit de débuter par la péninsule de Rekjanes que tous connaissent par son célèbre, que dis-je, célébrissime Lagon Bleu dont les colonnes de vapeur s’élèvent au loin alors que nous parcourons la route reliant l’aéroport international de Keflavik  à la capitale islandaise, Rekjavik. Ce lagon, aux débuts bien modestes puisqu’il fut d’abord pensé pour évacuer les eaux chaudes de la centrale géothermique voisine, attire désormais son lot de visiteurs venus se détendre dans ses eaux sulfureuses aux vertus thérapeutiques et aux reflets turquoise. L’Islande ressource.

Blue Lagoon

Reykjavik, capitale de cette grande île et ville résolument nordique aux racines scandinaves, est le chez soi de plus de la moitié des habitants du pays qui a choisi sa taille humaine tout comme son effervescente vie culturelle, gourmande et nocturne pour y avoir une qualité de vie hors pair. En prime, Reykjavik peut se targuer de pouvoir offrir tant au visiteur qu’à l’insulaire, la possibilité d’avoir tous les avantages de la vie urbaine tout en bénéficiant de ceux qu’apporte cette proximité à la nature, l’ensemble étant concentré dans une charmante ville dont le développement est venu s’harmoniser aux côtes de l’Atlantique Nord. L’Islande charme.

Rekjavik

Dans les environs de Reykjavik, le visiteur se retrouve rapidement dépaysé passant ici des champs de lave noire où trônent d’immenses centrales géothermiques – l’Islande est d’ailleurs chef de file dans le domaine et exporte son savoir-faire sur tous les continents – là, de verdoyantes cascades aux eaux azur sont bordées par des prés fleuris égayés par les maisonnettes colorées aux toits de verdures. Que ce soit à Gullfoss, « les chutes dorées » sorties toutes droit d’une douce utopie, à Thingvellir où les plaques tectoniques américaines et eurasiennes s’effleurent tout juste au passage ou dans la vallée géothermique d’Haukadalur où l’on fait la rencontre de Geysir, le geyser éponyme qui donna son nom à cet impressionnant phénomène géothermique connu mondialement, l’Islande impressionne.

Gullfoss

Au Sud et à l’Ouest, continuant notre grand tour, les villages de pêcheurs, avec pour trame de fond les occasionnels volcans et glaciers, se succèdent le long de la côte et au gré des falaises, en parfaite symbiose avec les droits que la nature aura imposés. Les mots nous manquent; le temps s’allonge. L’Islande envoûte.

Islande

Enfin, au Nord, sur la route entre Myvatn et Akureyri, les forêts de sculptures magmatiques font place aux lacs cristallins dont les eaux abondent en saumons et qui, eux-mêmes entraînent vers des prises de vue rougeâtres intrigantes laissant divaguer notre esprit sur ce que pourrait être Mars si on la visitait. Peu avant Akureyri, la route est le seul signe de la présence humaine en ces lieux; de part et d’autre, de vastes champs de lupins violacés s’étendent à perte de vue jusqu’à nous souhaiter la bienvenue dans la capitale du Nord, la ville des fjords, le bout de l’Islande, l’Islande qui inspire.

Akeryri

De retour à Reykjavik, le regard perdu dans l’océan, nous sommes nombreux à faire le même constat à la veille de notre départ : on quittera certes l’Islande, mais l’Islande elle, ne nous quittera pas.

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